regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit
[jrnl|temps passé]

Je marche dans la rue. Ce matin, il pleut. J’entends les gouttes chuter sur la toile du parapluie et je tente d’éviter les flaques d’eau dans la nuit profonde. Un frisson parcourt mon corps conscient d’avoir quitté trop tôt la chaleur réconfortante de mon lit. A la lumière des réverbères, la chaussée scintille. Plus tard, sur le trottoir détrempé de la rue Léonce Motelay, de petites feuilles jaunes, brunes forment comme un magma épais.

Soir de concert, rattraper le haut du cours Georges Clémenceau, échanger sur l’ordre des chansons, le piano noir, les passages touchants et l’enthousiasme du public, il était bon ce soir le public, descendre de bout en bout la rue Lafaurie de Monbadon jusqu’à un arrêt du tram D, nous étions trop loin pour courir, le rattraper, les portes se sont refermées, le tram s’est perdu dans l’obscurité, alors décider de marcher jusqu’au prochain arrêt, nous avions le temps, alors profiter de la nuit.
Froid, chaud, buée sur les lunettes. L’homme devant moi, le même qu’hier, prend deux sièges. Bedonnant, poings fermés sur ses jambes courtes, il ferme les yeux, termine sa nuit, bercé par le bruit du tram qui glisse sur les rails. On dépasse l’église Saint-Ferdinand, elle n’est noire, toujours pas ravalée constatera le lendemain L., lorsqu’il m’accompagnera en ville après mon télétravail. Nappes à carreaux, pasta fresca et il tigramisu, un grand classique della casa.

J’ai fouillé dans le tas, lu quelques titres inconnus, des noms d’auteurs encore jamais lus, des noms plus connus aussi, puis une idée, et si j’en déposais dans une autre boîte à livres moins remplie, celle du hall de l’université avenue Abadie, je suis curieuse de constater ceux qui susciteraient un intérêt.

Rouler sur les lignes droites des Landes, les pins défilent. A l’entrée de Saint-Paul-lès-Dax, se souvenir du Mac Donald’s à gauche, après le carrefour, la halte favorite des enfants sur le chemin des Pyrénées, le temps s’est écoulé depuis, ils ne s’en souviennent plus. Traverser une première fois à pied le pont de chemin de fer, vue sur la gare, plus loin, marcher au-dessus de l’Adour sur le pont des Arènes, les contourner et s’engouffrer dans les rues de Dax. Acheter un Pastis landais chez Amélie pour le lendemain matin et des chocolats à la chocolaterie Aliénor à déguster dès le retour chez J, entrer dans le hall de l’hôtel Le Splendid et rentrer.


