jrnl|chemin matinal

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Ce matin, croisé le petit homme à casquette blanche dans l’avenue du 8 mai 1945. On se dit juste bonjour. C’est réconfortant un bonjour matinal quand on ne croise jamais personne à cette heure-là, ça semble plus humain. Un voile humide recouvre la ville, petites gouttelettes en suspension dans l’air. Barrière du Médoc, des agents de contrôle montent dans le tram D.

Derniers jours de novembre. C’est une nouvelle fois un terminus annoncé aux Quinconces : « ligne interrompue entre Quinconces et Carle Vernet, intervention technique en cours », précise le compte TBM sur Tweeter. Pour le moment, le tram D transperce l’humidité matinale sans le moindre état d’âme. Lassitude dans les regards, quelques ronchonnements et chacun prend sa propre direction, inconnue des autres voyageurs. Cet homme avec un sac de voyage et cette femme tirant une valise cabine vont devoir monter dans un bus relais pour rejoindre la gare. Arriveront-ils à temps ? J’envisage de prendre un autre itinéraire pour rejoindre les quais. J’emprunte la rue de Condé, traverse la rue Esprit des Lois perpendiculaire aux quais et poursuis dans la rue Louis qui longe l’arrière du Grand Théâtre et je descends le cours du Chapeau Rouge. Quai de la Douane, le trafic est dense. Avant de traverser, j’en profite pour prendre quelques photos de nuit. A l’arrêt Quinconces du BatCub, je retrouve S, la directrice de l’école maternelle N. Moment partagé attendu. Le trajet dure 4 minutes. 4 minutes où la ville s’offre à nous sous un autre angle. Le BatCub bataille avec le courant, glisse sur l’eau brune de la Garonne, bruit sourd du moteur et déjà le ponton Yves Parlier, l’arrêt Stalingrad. Un regard au-dessus de l’épaule et la ville apparaît, resplendissante. Remonter la rue Léonce Motelay jusqu’au jardin botanique. Déposer des livres dans la boîte à livre située dans le hall de l’Université Bastide.

Décembre est là. Jeudi, début du calendrier de l’Avent, au bureau, comme un air de fête. Dépose de friandises dans les pots, échanges à voix basse, rires, projets de Noël, thé fumant, tablettes de chocolat au lait, noir, blanc.

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