jrnl|le coin de la rue

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Au tournant de la rue Bonnaous, le sifflement du train se répand dans le silence de la nuit, occupe tout l’espace avant de s’évanouir à nouveau, et cette voix familière qui résonne en moi, tu l’entends cette fois j’espère, oui je l’entends.

Traversée de la Garonne en BatCub, comme souvent les jours de travail en présentiel. La jeune femme à la barre rencontre quelques difficultés à accoster sur le quai Yves Parlier ce matin, le courant puissant résiste aux propulseurs d’étrave, mais finit par céder. Un regard à l’avant du BatCub, un autre à l’arrière, le bout est lancé et les passagers descendent le pas accéléré.

Marcher sur la même plaque d’égout, celle du coin de la rue, et la faire claquer dans le silence de la nuit encore profonde et silencieuse. Croiser le petit homme à casquette qui ce matin avait revêtu un bonnet sombre. Sur le quai d’en face, les affiches publicitaires tournent. L’une représente la prochaine exposition des Bassins de lumière et annonce pour le 3 février la création artistique sur Dali et Gaudi, l’autre l’adresse du prochain supermarché, deux arrêts plus loin. Peu de monde dans le tram D.

Un scooter me frôle sur le trottoir, une femme promène son petit chien. Le sol humide reflète la lumière des réverbères. Assiste devant moi, une femme de forte corpulence ne lâche pas des yeux l’écran de son portable. A son oreille droite, un écouteur. Sous son manteau noir paré d’une fourrure synthétique au col, aux poignets, dépasse une robe en jersey rayée horizontalement de rose pâle et de blanc, en bandoulière, elle porte un sac bicolore noir et vert. 

L retourne sur son île et, d’un mouvement désynchronisé, manque de peu M à la gare Saint-Jean. La journée se déplie dans l’attente du soir, d’un désir de mots, de ceux qui ne se confient que dans l’intimité de soi.

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