jrnl | une chape de plomb

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Et voilà que les bignones grimpantes sont en fleurs, une multitude de clochettes rouge orangé se détache du vert feuillage. Il a beaucoup plu cette nuit. L’air s’est un peu adouci et une couverture nuageuse enrobe la ville. Je n’ai pas croisé le petit homme à la casquette blanche cette semaine et dans le tram la fille au sac jaune de cet hiver ne semble plus voyager. Je repère toutefois un homme d’un âge avancé, barbe de quelques jours et cheveux poivre et sel attachés par un catogan, lunettes de vue monture métal, pantalon et chaussures de chantier. Dans les rues, les tilleuls fleurissent. Le tram contourne le Monument des Girondins et de part et d’autre de l’esplanade des Quinconces les platanes veillent.

La journée s’écoule, hors temps, entre trois murs froids, impersonnels et une baie vitrée. Vision plongeante sur un patio artificiel. Et la chaleur diffusée par les ordinateurs.Fin d’après-midi, c’est le retour. 16h30, porte de Bourgogne. L’atmosphère s’épaissit sous une chape de plomb, l’humidité remonte par le sol, envahit l’espace d’infimes gouttes en suspension dans l’air. Un homme marche, sous sa chaussure on devine un chewing-gum collé sous la semelle juste à cet emplacement vide entre le talon et le bout du pied.

Sur le miroir d’eau, vapeur rafraichissante alterne avec fine nappe d’eau dans laquelle les grands comme les petits pataugent avec ivresse. Un vent d’orage souffle subitement sur les quais alors que des employés municipaux montent les baraquements de Bordeaux fête le vin. On n’a déjà plus accès aux jardins et des petits couloirs permettent aux curieux de se rapprocher encore pour quelques jours d’une partie des quais.

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