regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit
[jrnl|temps passé]
Cela fait plusieurs jours que je ne croise plus le petit homme à la casquette blanche. A-t-il pris des congés ? Est-il malade? A-t-il changé de travail ? Je ne le saurai pas et jamais je n’oserai lui poser la question. Le seul mot que nous échangeons lorsque nous nous croisons est un bonjour cordial.

Sur le quai du tram D à l’arrêt Mairie du Bouscat, j’ai vu arriver la fille au sac jaune de cet hiver. Elle n’avait que son sac à dos aux couleurs bariolées dans les tons de rose, mauve, violet. En revanche, elle était habillée d’un pantalon large au tissu fluide, marron, et un gilet orange. Un esprit plutôt automnal, tout comme ses cheveux mi-longs et épais, presque roux.

Dans le tram, j’ai repéré avant son arrêt en station, l’homme corpulent au teint mat. Il s’installe désormais à l’avant. Sans doute a-t-il plus d’espace. Ce matin, il y avait plus de monde dans le tram, les horaires semblent être décalés, je n’avais pas connaissance d’un horaire d’été pourtant. La jeune femme au JOT framboise n’a pas sa place habituelle, dans le carré de la dernière rame à droite dans le sens de la marche, côté fenêtre. En est-elle chagrinée ? Il semblerait que cette situation change la perspective du trajet, dos à la marche, elle se contorsionne pour mieux visualiser l’avant du tram.


Il va être temps d’oublier la ville, de lui laisser vivre cette période estivale seule. Déjà elle disparaît peu à peu dans un nuage flou. L’été va passer, ailleurs, je la retrouverai fin août.

Les carnets de route commencent dimanche 16 juillet 2023. Le rendez-vous est pris pour cette nouvelle aventure.