crnt US|los angeles 8

[les carnets de route ailleurs là-bas]

éphémérides : lever du soleil 06:17, coucher 19:39, nouvelle lune /// prévision météo Los Angeles : matin 20°C, après-midi 30 ress. 34, soir 22, nuit 18

TRAJET 17/08 /// Venice

De tout le séjour à Hermosa Beach, les entrées maritimes ont toujours été présentes au lever, souvent au coucher. Je n’avais pas gardé ce souvenir de la côte Pacifique en été. Aujourd’hui à midi, il ne fait que 67°F, la brume ne s’est pas encore levée. En roulant vers Venice, mon esprit s’évade. Penser que la partie road-trip ne ressemble en rien à un séjour citadin. Suivre la route sur un trajet établi d’un point à un autre sur plusieurs jours, plusieurs semaines, est si différent des déplacements que l’on peut faire en journée avec pour base le même hôtel ou motel. J’aime la route, le mouvement quotidien et cet espoir permanent qui guide étape après étape nos espérances vers un point à atteindre. On longe la plage pour rejoindre les canaux de Venice. Les bouées rouges de sauvetage accrochées en évidence sur les postes de secourisme attestent de la présence des life’s guards. Peu de monde sur le sable.

On passe le début de l’après-midi à marcher le long des canaux. Le soleil apparait, un peu. Beaucoup de maisons semblent vides, d’autres sont en restauration, certaines ont été détruites par un incendie. Ici, un homme scie du bois. Il répare un plancher. A l’intérieur de la maison, un homme, plus âgé, assis dans un canapé, lit un journal. Tout est silencieux. Passer son chemin. D’une fenêtre ouverte, s’échappe le son d’une émission télévisée. Et puis, il y a cet homme d’un certain âge qui passe devant nous dans une Cadillac décapotable marron en écoutant à fond Franck Sinatra, Stranger in the night. Il rentre dans la contre-allée, puis tourne à droite, dans son parking personnel. Etonnant. Plus loin, à l’intérieur d’un garage, on peut voir un vieux canapé, du bois qui servira pour fabriquer des meubles, des packs d’eau empilés les uns sur les autres. Par terre des feuilles séchées comme un clin d’œil à la saison à venir.

Et puis cette photo d’une femme au coin d’une vitre, un nom qui sonne comme chez nous, Joëlle Dumas, et une date, 1949-2022. Sur une autre vitre, une plaque avec une inscription en français. Focalisée sur le nom et le visage de cette femme, je n’avais pas réalisé qu’elle était écrite en français, Chien bien élevé (méfiez-vous quand même). Mon imagination s’emballe sur ce qu’a pu être les 73 ans de vie de Joëlle. Pourquoi cette photo à la vue de tous les passants ? Qui reste dans cette maison tournée vers un canal en plein Venice, USA?

Plus tard, on s’arrêtera à Venice Beach pour sa démesure, son style déjanté, indéfectible, son street art, sa célèbre enseigne, son skatepark, sa piste cyclable. Sur la promenade, toujours les mêmes têtes d’année en année, comme cet homme qui, encore aujourd’hui, joue de la guitare sans ses patins à roulettes, volés il y a quelques temps.

On terminera la journée à Abbott Kinney Blvd célèbre pour ses boutiques chics, ses restaurants, ses galeries d’art, son street art.

2 commentaires sur « crnt US|los angeles 8 »

  1. « …cet espoir permanent qui guide étape après étape nos espérances vers un point à atteindre… »
    quelle définition pour le voyage ? ce fragment pourrait y répondre
    et cette fois, tu racontes ce qui se trame derrière un rideau, dans un jardin, là l’histoire des hommes, ce que les objets racontent
    et superbe richesse toujours des images…

    1. Oui Françoise, pas toujours évident dans l’action du voyage de capter les toutes petites choses de la vie, mais c’est ce qui en fait sa saveur finalement. Merci pour l’avoir souligné ici.

Laisser un commentaire