jrnl|l’autre vie

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Jardin botanique, jeudi.

Elle a dit qu’elle avait mis sa culotte devant derrière et qu’elle n’avait pas eu le temps de la changer de sens dans la matinée, mais que là, ça suffisait, l’inconfort était trop présent. Elle se souvenait que X lui avait demandé de téléphoner au ministère pour régler une question de validation de césure. Elle lui avait répondu qu’elle n’avait pas le 06 du ministère et qu’il fallait redevenir réaliste.

Marcher dans les allées du jardin botanique. Personne ou si peu. Quelques flâneurs, rêveurs, joggers. Et moi, assise sur un banc de pierre à observer les bassins fleurissants. Moment apaisant. Une brise intermittente traverse les joncs, les herbes hautes, disperse les pollens, accompagne vers le sol des masses cotonneuses qui se détachent des végétaux. Sur un balcon de la résidence qui donne sur le jardin, raisonnent des bruits de couverts qui s’entrechoquent dans un assiette. Je prends des photos avec mon iPhone, regrettant d’avoir oublié mon appareil photo. C’est pas grave, le moment est saisi dans sa douceur, tranquillité, même si des voitures roulent sur le boulevard, trop proche.

Je poursuis en direction de Darwin, longe le fleuve, passe sous le porche d’entrée. C’est calme, un lieu à part, comme une place de village. Les gens y travaillent, se promènent, découvrent des murs couverts de street art, lisent enfoncés dans des canapés usés venant d’un autre âge.

Un rappel à l’enfance. Quand on passe de la bibliothèque rose à la bibliothèque verte !

Traversée de la Garonne entre Darwin et Quinconces. La brise du matin s’est accentuée. Avec la chaleur du jour ça fait du bien. Dans les parterres, de nombreuses pâquerettes jonchent l’herbe redevenue bien verte. Des rangées de coquelicots. Le miroir d’eau n’est pas encore actif. Il est squatté par des groupes de jeunes et des squatteurs.

Je m’enfonce dans la ville, traverse la place de la Bourse et file vers la place du Parlement. Une table au frais sous un parasol rectangulaire, la vue sur les touristes, des écoliers, des couples et des familles profitant de la belle journée. Le serveur m’apporte un smoothie, je le déguste à petite gorgée, sereine. À côté de moi, une femme lit un poème qu’elle dit avoir fignoler à une jeune femme qui vient de la rejoindre. C’est une photographie d’un jeune garçon sur une plage qui semble avoir déclenché cette écriture. Il est aussi question de faire un choix sur deux écritures de la dernière phrase. La jeune femme tranche, puis commence à parler de sa soirée d’hier. Un homme de quatre ans de plus qu’elle, elle en a 24. Un départ. Apparemment long. Autour de nous, les tables changent d’hôtes. Il se fait tard. Bientôt le début de soirée. Envisager le retour.

4 commentaires sur « jrnl|l’autre vie »

  1. Le jardin botanique un havre de paix de calme et de verdure propice à la réflexion et au repos comme on les aime en plein cœur de la ville et de son éternel bouleversement et chaos d’activités intenses et bruyantes!

Laisser un commentaire