les voyages ne sont jamais les mĂȘmes, pourtant c’est toujours la mĂȘme force qui me propulse vers cet inconnu
Câest le jour du dĂ©part. Il va me falloir laisser une nouvelle fois une partie de moi sur cette terre qui a accueilli mon premier cri. Lâhistoire sâinscrit peu Ă peu dans les nouveaux gĂšnes, se redĂ©finit au fils du temps et laisse une trace identitaire profonde tout en se rĂ©gĂ©nĂ©rant. Jâai adorĂ© cette fois tisser ce fil en famille. Dans le partage, en sourdine. Quatre gĂ©nĂ©rations ont Ă ce jour foulĂ© ce sol. Importance de la passation, mĂȘme si chacun de nous y trouve son essentiel Ă lui.

Assise Ă la terrasse du riad, face au levant, Ă©blouie, tel Meursault sur la plage, par les rayons du soleil, je savoure les derniers instants dans le calme, le regard flottant sur les toits de la mĂ©dina. Les bruits de la vieille citĂ© mâarrivent en sourdine, les oiseaux chantent et au lointain un avion dĂ©colle. BientĂŽt ce sera le nĂŽtre.

Un ultime Ă©merveillement avant de prendre la route de lâaĂ©roport, le musĂ©e Dar El Bachar. Il Ă©tait fermĂ© en 2022 lors de notre dernier sĂ©jour. Imposant par sa richesse, sĂ©duisant par sa finesse et son harmonie, lâĆil capte toutes les subtilitĂ©s dâun art majestueux. Je suis Ă©tourdie par tant de beautĂ©.






Et puis, est venu le temps des au revoir. Je jette un dernier coup dâĆil Ă la mĂ©dina. Imprime en moi le circuit labyrinthique des ruelles Ă©troites, les odeurs des Ă©pices, de la fleur dâoranger, les couleurs vives des Ă©toffes, des cuirs, et les inflexions de la langue. Le taxi nous attend puis il glisse et se faufile Ă travers les embouteillages. Ăa klaxonne Ă tout va. Scooters, vĂ©los et voitures forment un concert improvisĂ© dominĂ© par le son mĂ©tallique des moteurs. Les piĂ©tons et les vieilles carrioles traĂźnĂ©es par des Ăąnes profitent de la mise au pas de la circulation pour sâengouffrer dans les espaces encore vides. Le soleil dâhiver rĂ©chauffe la scĂšne. Nous sortons de la mĂ©dina et nous empruntons les boulevards saturĂ©s. Un dernier regard vers la Koutoubia et direction lâaĂ©roport.


Câest fini. La parenthĂšse se referme. Je me convaincs comme je peux quâil est nĂ©cessaire de mettre un terme aux belles histoires pour mieux les apprĂ©cier. Câest un dĂ©chirement Ă chaque fois. Difficile de sây faire. Accepter simplement. Garder en soi ce prĂ©sent qui vient sâinscrire dans le passĂ© et le faire revivre plus tard dans les conversations familiales oĂč on prend le temps de se remĂ©morer les moments partagĂ©s tous ensemble. Nous repartirons riches de ces instants, plus que nous aurions pu le penser.
Que de beaux instants partagés!
M
Mais oui ! Et un grand merci đ€©
somptueux passages entre bois sculptĂ© et faĂŻences colorĂ©es, savantes cohabitations entre lignes et motifs parfois couronnĂ©es par la prĂ©sence de l’eau
merci pour ce voyage qui m’a prise au cĆur… et bon retour…
Merci Françoise pour ton accompagnement fidÚle et ces retours qui me touchent beaucoup.