C’était en mars dernier. Quatre heures du matin, je me lève pour une destination qui m’est encore inconnue. J’ai des doutes, des espoirs, des images qui défilent dans ma tête. Durant la semaine écoulée, j’ai émis des hypothèses, tenté de questionner mon entourage, fait des déductions. Rien n’a été ébruité, mais petit à petit, c’est devenu comme une évidence. Encore plus lorsque sur le chemin de l’aéroport, s’est affiché sur mon téléphone la carte d’embarquement pour… le Maroc, Essaouira.

Atterrir sur le sol de son pays natal, comme une promesse sans cesse renouvelée à soi-même. Se dire qu’on y revient sans jamais être vraiment parti, sans jamais avoir laissé de trace, seulement porter en soi le souvenir abstrait d’une histoire distante écrite dans l’épaisseur de l’absence. Je suis en manque de cette terre que je connais si peu, si mal. Elle a inscrit dans mon corps une part d’elle-même qui m’habite, me hante. Je suis née au Maroc, à Casablanca, il y a 60 ans. Difficile de ne pas croire qu’on ne naît pas quelque part par hasard.

Après de courts séjours à Marrakech, Essaouira, dont le nom résonne comme une promesse, se dessine au loin. Le vent, les embruns, rappellent que nous partageons le même océan. S’enfoncer dans la Médina, se laisser porter, flâner, observer, déguster un thé vert à la menthe, quelques pâtisseries marocaines, revenir vers le port, se laisser tenter par un poisson frais cuit devant le client, deux, trois légumes, prendre le temps de regarder les vagues casser sur les rochers, se laisser bercer par le vent. La journée défile au rythme des envies. Se régaler par avance du tajine du soir. Les odeurs d’épices, du cuir, parfument les rues étroites. Les étals débordent de l’artisanat local.



On se prend l’envie de rêver à ce voyage, d’être immergé dans le décor!
Merci!