les voyages ne sont jamais les mĂȘmes, pourtant c’est toujours la mĂȘme force qui me propulse vers cet inconnu
Quitter la chambre 229 sous quelques gouttes de pluie. Impression de laisser quelque chose de ce road trip ici. Une dĂ©chirure dans le ciel laisse entrevoir un lambeau de tissu bleu. Le trafic sur la 101 est toujours aussi encombrĂ© en ville. Câest dimanche, les amĂ©ricains se prĂ©parent pour le brunch. En fin dâaprĂšs-midi, nous serons Ă Portland, lâavant derniĂšre Ă©tape avant de prendre le vol retour de Seattle Ă Paris.



Ă la radio, Janis Joplin. Sur le cĂŽtĂ© droit de la route un tronçon dĂ©foncĂ© de lâancienne route cĂŽtiĂšre. La forĂȘt est dense. Carole King chante Youâve got a friend. On sort de Depoe Bay oĂč on Ă©tait hier. Un rayon de soleil, la baie nous apparaĂźt sous un autre angle, plus accueillante.


Ă Lincoln City, Robertâs Bookshop, un lieu incroyable, des linĂ©aires et des linĂ©aires de livres dâoccasion, Ă faire tourner la tĂȘte. Je ne sais oĂč donner de la tĂȘte, je circule dans les Ă©troites allĂ©es, me perds dans des voies sans issue. Relever la tĂȘte et ne plus savoir sâorienter dans ce labyrinthe de livres, enivrant. Je mâinterdis dâen acheter un autre, mĂȘme si les prix sont attractifs. Jâen ai dĂ©jĂ plein dans la valise, neuf et dâoccasion. En sortant, il pleut.





On traverse une nouvelle fois les massifs montagneux pour rejoindre la plaine. Sur la route sinueuse, des maisons effondrĂ©es ou en mauvais Ă©tat, des jardins dans lesquels sâentassent des carcasses de voitures, de tout et de rien, comme si les objets avaient perdu leur usage depuis longtemps, rouillĂ©s, cassĂ©s, renversĂ©s.

Ralentissement sur la 18. Des sirÚnes retentissent au loin. Toutes les voitures se rabattent sur le bas-cÎté de la route, stoppent pour laisser passer les secours. Une ambulance et deux camions de pompiers nous doublent. La circulation est maintenant alternée. On patiente.


Dans la vallĂ©e, la tempĂ©rature remonte, on retrouve le soleil. Petit crochet sur la route de Portland pour aller voir Le Spruce Goose de Howard Hughes qui de sa bulle de Los Angeles est venu poursuivre sa retraite dans lâOregon, Ă Mac Minnville. Jâavais eu lâoccasion de le voir Ă la fin des annĂ©es 80 en Californie, puis jâavais su quâil avait changĂ© de lieu, câest surprenant de le voir ici aprĂšs tant dâannĂ©es.


On arrive Ă Portland de nuit, la pleine lune vient de se lever, encore rouge orange Ă lâhorizon. Elle semble Ă©norme.
Oldies et musique des années 80 à la radio on board pendant toute la traversée, quel programme! Cela va nous manquer!
Oui !!! MĂȘme toutes les radios pourries đ
chambre 229, ça laisse supposer de nombreuses chambres, mĂȘme s’il ne s’agit que de la 29e du deuxiĂšme Ă©tage…j’ai retenu ce magnifique nom OREGON, Janis Joplin Ă la radio et des rayons de livres encore et encore… c’est lourd, les livres, pour ta valise !bon Portland (qui m’Ă©voque Ă la fois la terre, le territoire et la mer… mais sans doute que je me trompe complĂštement !)
Il y a aussi la riviĂšre Willamette qui traverse la ville et va se jeter dans le fleuve Columbia juste au nord de la citĂ©. Il fait mĂȘme la frontiĂšre entre lâĂ©tat de lâOregon et lâĂ©tat de WashingtonâŠ
Merci dâĂȘtre toujours lĂ !
Good morning Blue Eyes on the horizon,
Waow, another long day and staying up so late! I donât know where you find the energy to still be writing so late at night after a long car ride. Superwoman!
Fantastique, cette librairie labyrinthique, on aimerait bien s’y perdre pour une journĂ©e, Ă fureter dans tous les coins ! Je viens peut-ĂȘtre de comprendre oĂč tu puise ton Ă©nergie…?! Tu dois ĂȘtre papivore !!
Know what? that full moon, huge and orange on the horizon, we could see the same one here yesterday evening! So far away but so close as well.
Hope you have a great day in Portland and thank you again so much.
Thank you Katie to be still there !
Itâs the energy of the travel !!!
Have a nice day⊠weâre going to discover Portland today.