jrnl|royan

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Le tram 

Vue du tram

Celle qui n’arrête pas de téléphoner. En quelques mots, on connaît toute sa vie, on l’imagine même avec ses hauts et ses bas. Ce soir, elle ira manger chez untel ou sera invitée ailleurs, mais elle ne veut pas le croiser.

Celle qui a toute une collection de bracelets en argent autour des poignets, ou plutôt autour de l’avant-bras. J’aurais aimé les regarder un par un, les comparer, les porter. Peut-être en choisir un pour de faux et y repenser un jour en regardant la vitrine d’une échoppe de bijoux.

Celle qui se demande si elle ne devrait pas laisser sa place à une personne âgée qui vient de monter dans la rame, une canne à la main. Elle regarde son voisin, sa voisine. Personne ne porte attention à la situation. Elle observe et ne bouge pas. Les stations défilent.

La gare

En rentrant dans le hall de la gare, un courant d’air me saisit. Ça grouille de personnes, c’est vendredi. Devant les écrans de départ, les regards tentent de capter un numéro de quai. Le mien n’apparaît pas encore. Une musique, dont l’air m’est connu, se diffuse dans le hall. Je marche jusqu’au piano. Un homme joue. Il enchaîne les morceaux, je reconnais l’Hymne à la joie. J’en profite pour avoir une pensée pour Auguste, mon arrière-grand-père, son nom est inscrit sur la plaque commémorative des Agents des chemins de fer morts pour la France en 14-18. C’est toujours émouvant de lire son nom, mon nom, inscrit dans le marbre. Je croise un sourd et muet qui parle par signe au téléphone avec une autre personne.

Dans le tunnel d’accès aux quais, un embouteillage se forme. Un départ pour Paris en TGV est prévu. Je dois atteindre le quai 12, de l’autre côté de le gare. Même train pour La Rochelle et Royan jusqu’à Saintes. Il s’agit de monter dans la bonne rame. Rien n’est indiqué. Le contrôleur désigne la dernière rame pour Royan.

Le trajet

En changeant de département, la pluie macule les vitres du train. La campagne est triste, le ciel uniforme. Je ressens l’humidité même à l’intérieur du train. Maisons basses, champs de colza, forêts défilent à l’allure nonchalante du TER.

La ville

Marcher dans la ville, libre. Profiter du temps présent. Avec N., on parle d’écriture, de nos projets, son livre à sortir. Une légère brise marine nous rafraîchit.

Le trajet retour

Sur le quai, le train attend les passagers peu nombreux. C’est samedi. il y aura un changement de train à Saintes. Un coup de fil à la maison pour signaler que je suis bien en route. Je rentrerai à temps.

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