jrnl|brillances

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Dans l’attente du tram, le regard se promène sur un paysage urbain usé au quotidien et pourtant, à chaque fois, c’est une redécouverte parfois étonnante. Je suis des yeux la jeune femme emmitouflée dans un manteau noir, une épaisse écharpe de laine autour du cou, elle ouvre le deuxième parasol sur la terrasse du Cafeincup, celui qui fait un coin dans le quartier des nouvelles résidences à la place de l’ancienne concession Citroën.

Descendre du tram à l’arrêt Jardin Botanique. Sur le chemin, il y a cette immense construction des studios UB-Soft. Penser au tout début des travaux, la préparation des fondations, et regarder une nouvelle fois dans le trou de la palissade de protection. Une autre étape : la pose du vitrage. 

Revoir ce pan du volet vert cassé et s’arrêter plus loin pour photographier un espace vide, béton et verre, où la lumière matinale se glisse progressivement. Le soir, le retour sous une multitude de nuages moutonneux. L. me demande si je vais prendre le bateau.

Je remonte la rue du Palais Gallien, prendre le temps de regarder. Envie de me projeter dans ce quartier, de l’explorer rue par rue, mais je dois déjà rejoindre les proches qui m’attendent au Sherlock. 

Au matin, profiter d’un rayon de soleil entre deux nuages noirs. Grandes marées, les eaux du fleuve à peine contenues. Et au-dessus de la ville, une fumée noire. L me demande ce que j’en pense. Plus tard, la porte du palais Rohan sera en feu.

En plus du passage à l’heure d’été, la ville ferme ses parcs et jardins. Vigilance météo France, vents violents et fortes pluies attendus sur Bordeaux.

jrnl|là où elle est

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Sur les quais, en attente du BatCub, regarder des planches de BD. A noter qu’il fait déjà jour à 7 heures 30 maintenant. Les fortes pluies de la nuit ont lavé le sol encore gorgé de l’humidité des derniers jours. C’est le début de la semaine, il faudra faire son deuil sur la traversée du fleuve en bateau, une grosse branche s’est prise dans l’hélice et le personnel de bord peine à la retirer. 

Le soir, le retour. Laisser trainer les yeux au-delà de la vitre du tram. Le temps n’est pas propice aux longues flâneries le long des quais, les bars attentent patiemment les clients. 

Avec M. nous nous retrouvons en ville. Il a fait une belle journée. Nous mangeons un bagel salé avant de nous rendre à l’Auditorium pour voir le spectacle de danse Explosion de la compagnie Rêvolution. En sortant, l’envie d’échanger autour d’un verre.

A la croisée des chemins. La ville se renouvelle chaque jour, tout en restant la même. Paradoxe. J’aime la sentir proche, vivante, à l’écoute. Secrète, elle se livre au compte-goutte. Alors marcher sur ses trottoirs parfois défoncés, sentir ses odeurs parfois fortes ou sucrées, se glisser dans ses rues étroites aux façades ravalées, la pierre blonde à nu.

jrnl|sorties

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

On s’était dit qu’on irait déjeuner au jardin botanique si le temps le permettait. S’assoir sur le muret à l’entrée et attraper un rayon de soleil plus chaud que le précédent, oser enlever son manteau puis déguster un repas minimaliste, un gratin cuisiné maison la veille au soir. 

En ville le samedi après-midi, c’est l’effervescence, ça grouille de monde surtout dans les rues piétonnes, alors faire le choix de flâner dans celles plus intimistes, à l’écart de la foule bruyante. Sur la place Jean Moulin, quelques bouquinistes. Fureter à la recherche du livre qu’on recherche depuis longtemps, toujours aussi rare. Remonter la rue Bouffard, passer devant l’hôtel de Lalande et sa belle porte d’entrée derrière laquelle se trouve le MADD, poursuivre jusqu’à la place Gambetta et décider de rentrer dans une salle de cinéma.

jrnl|le coin de la rue

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Au tournant de la rue Bonnaous, le sifflement du train se répand dans le silence de la nuit, occupe tout l’espace avant de s’évanouir à nouveau, et cette voix familière qui résonne en moi, tu l’entends cette fois j’espère, oui je l’entends.

Traversée de la Garonne en BatCub, comme souvent les jours de travail en présentiel. La jeune femme à la barre rencontre quelques difficultés à accoster sur le quai Yves Parlier ce matin, le courant puissant résiste aux propulseurs d’étrave, mais finit par céder. Un regard à l’avant du BatCub, un autre à l’arrière, le bout est lancé et les passagers descendent le pas accéléré.

Marcher sur la même plaque d’égout, celle du coin de la rue, et la faire claquer dans le silence de la nuit encore profonde et silencieuse. Croiser le petit homme à casquette qui ce matin avait revêtu un bonnet sombre. Sur le quai d’en face, les affiches publicitaires tournent. L’une représente la prochaine exposition des Bassins de lumière et annonce pour le 3 février la création artistique sur Dali et Gaudi, l’autre l’adresse du prochain supermarché, deux arrêts plus loin. Peu de monde dans le tram D.

Un scooter me frôle sur le trottoir, une femme promène son petit chien. Le sol humide reflète la lumière des réverbères. Assiste devant moi, une femme de forte corpulence ne lâche pas des yeux l’écran de son portable. A son oreille droite, un écouteur. Sous son manteau noir paré d’une fourrure synthétique au col, aux poignets, dépasse une robe en jersey rayée horizontalement de rose pâle et de blanc, en bandoulière, elle porte un sac bicolore noir et vert. 

L retourne sur son île et, d’un mouvement désynchronisé, manque de peu M à la gare Saint-Jean. La journée se déplie dans l’attente du soir, d’un désir de mots, de ceux qui ne se confient que dans l’intimité de soi.

jrnl|et si un flocon

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Juste le bruit du frottement des roues du tram sur les rails, le bip des portes qui dans un mouvement de ballet synchro s’ouvrent et se referment sur le froid extérieur, l’accélération et la décélération et les corps qui se balancent les uns vers les autres, l’annonce des arrêts, voix féminine.

Traverser la voie du tram et se glisser dans les rayons du supermarché pour la première fois si tôt. Il manquait un dessert au déjeuner cuisiné maison. L’heure matinale implique un espace peu fréquenté, d’où mon attente à la caisse au risque de manquer le tram. Les employés, déployés dans les rayons, silencieux, concentrés sur leur tâche, ne s’étaient pas préoccupés de ma présence, la sonnette d’appel en sourdine n’était d’aucune aide, seule la voix a interpelé l’un d’eux, accouru en s’excusant.

La température baisse de plus en plus, le ciel gris et bas se confond avec l’horizon. Un frisson parcourt mon dos, une sorte de léger choc électrique, l’atmosphère semble en alerte. En levant les yeux de mon ordinateur, je les vois, d’abord petits et timides, puis ils prennent en assurance et deviennent plus volumineux, plus cotonneux. Des flocons de neige tombent sur Bordeaux. La fine couche a tenu le temps de quelques heures.

On s’est tous attendu rue du Loup. On a participé à un jeu de piste tous ensemble. Puis on est ressorti. Certains ont rejoint d’autres activité, d’autres bars, on fait d’autres rencontres, se sont couchés plus tôt ou plus tard et d’autres sont restés pour poursuivre la soirée. M nous a accompagnés le temps de boire un verre, puis s’en est aller dans la nuit glacée. Nous avons marché dans la ville à la recherche d’un restaurant où il ferait bon se réchauffer, partager un repas et nous avons repris chacun un bus, un tram pour rentrer chez nous le cœur léger.

jrnl|comme un mois de janvier

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Au moment de sortir, une forte averse. Je renonce à ce tram et prendrai le suivant, plus fréquenté, celui où il n’est plus question de places assises, si rares, celui des chuchotis entre adolescents, des regards jetés du coin de l’œil ou rivés sur l’écran lumineux du téléphone, celui des gestes retenus, des éclats de rire parfois, du début d’une conversation téléphonique interrompue la veille, celui des habitudes et des habitués. J’observe le va-et-vient des voyageurs à chaque station, imagine le début de journée de certains, attrape une conversation au vol. Plus le temps de rejoindre le quai pour traverser le fleuve en bateau. Je poursuis jusqu’à la Porte de Bourgogne, change de tram pour passer le pont de Pierre. Il fait toujours nuit. Si les averses de pluie n’étaient pas aussi menaçantes, c’est à pied que j’aurais terminé ce trajet matinal vers Bastide.

De la présence de nos chers disparus, torture de nos sentiments. Un mois de janvier douloureux pour R. Les fêtes passées dans l’ombre des absents n’ont pas aidé et cette date qui approche. Profonde tristesse. Je t’imagine chez toi après une matinée à te motiver sur ce cours de cinéma à l’Université pour tous, le goût pour pas grand-chose et une forme de lassitude à supporter la peine de tous sur tes épaules. Demain sera plus heureux, il le faut.

J’arrive un peu tôt en ville ce matin. Température douce, 9 degrés. Dans le tram, une chaleur étouffante. C’est décidé, je descends aux Quinconces et je marcherai jusqu’au quai, en faisant un crochet par le Grand Théâtre, le temps de regarder les bâtiments de pierre encore enveloppés dans la nuit qui s’achève, bientôt. Je prends deux, trois photos et en effleurant les allées de Tourny, je souris à l’idée que la ville possède son Flatiron building en miniature, trois façades, mais seulement 5 étages contre une vingtaine pour le new-yorkais.

Trottoirs humides encore gorgés d’eau des averses des derniers jours, le vent, les rafales, des branches d’arbres coupées, sectionnées, arrachées jonchent le sol en désordre et les feuilles mortes s’entassent dans des recoins.

Rencontres d’écrivains, le petit bonheur des fins de journée à savourer avec délice. Ce soir, la petite salle au vieux parquet de courtes lames posées à bâtons rompus, se remplit peu à peu. Chaises en plastique rouge devant, dépareillées au fond. Des échanges de vœux entre habitués, des bonjours timides. L’agitation modérée des organisateurs, la décontraction des auteurs invités. Des échanges conviviaux, de la bonne humeur et le sentiment d’avoir partagé un moment qui va longtemps rester dans la mémoire.

jrnl|un froid sec

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

C’est un froid sec qui me saisit ce matin à 6h50. Les sons de la rue résonnent différemment, je ne sais les qualifier. Dehors, pare-brise givrés. Sur le trottoir rue Molière, à la lumière tamisée des réverbères, de petits cristaux s’accrochent à la surface des feuilles d’automne, délicat duvet de givre tel une caresse éphémère.

Dans le tram, peu de monde. Derrière moi, une voix de femme une voix d’homme se répondent, je pourrais presque comprendre ce qu’ils se disent. J’imagine quels pourraient-être les traits de leur visage en fonction du son que je perçois. En me retournant, ils sont de dos, je les perds ensuite dans la foule. 

Au bas de l’avenue de la Libération, juste avant la barrière du Médoc, six guirlandes de Noël se déploient d’une part et d’autre de la rue. En levant un peu plus les yeux, ciel dégagé, fin de nuit étoilée.

Rue Molière, la même fenêtre à la vitre opaque allumée, certainement une salle de bains. Point de détail supplémentaire sur le petit homme à la casquette, il porte une barbe touffue, plutôt dans les tons poivre et sel. A l’arrêt Calypso, le restaurant marocain et ses guirlandes lumineuses. Plus loin, la devanture de l’ancien garage Peugeot est tapissée d’affiches récentes.

jrnl|chemin matinal

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Ce matin, croisé le petit homme à casquette blanche dans l’avenue du 8 mai 1945. On se dit juste bonjour. C’est réconfortant un bonjour matinal quand on ne croise jamais personne à cette heure-là, ça semble plus humain. Un voile humide recouvre la ville, petites gouttelettes en suspension dans l’air. Barrière du Médoc, des agents de contrôle montent dans le tram D.

Derniers jours de novembre. C’est une nouvelle fois un terminus annoncé aux Quinconces : « ligne interrompue entre Quinconces et Carle Vernet, intervention technique en cours », précise le compte TBM sur Tweeter. Pour le moment, le tram D transperce l’humidité matinale sans le moindre état d’âme. Lassitude dans les regards, quelques ronchonnements et chacun prend sa propre direction, inconnue des autres voyageurs. Cet homme avec un sac de voyage et cette femme tirant une valise cabine vont devoir monter dans un bus relais pour rejoindre la gare. Arriveront-ils à temps ? J’envisage de prendre un autre itinéraire pour rejoindre les quais. J’emprunte la rue de Condé, traverse la rue Esprit des Lois perpendiculaire aux quais et poursuis dans la rue Louis qui longe l’arrière du Grand Théâtre et je descends le cours du Chapeau Rouge. Quai de la Douane, le trafic est dense. Avant de traverser, j’en profite pour prendre quelques photos de nuit. A l’arrêt Quinconces du BatCub, je retrouve S, la directrice de l’école maternelle N. Moment partagé attendu. Le trajet dure 4 minutes. 4 minutes où la ville s’offre à nous sous un autre angle. Le BatCub bataille avec le courant, glisse sur l’eau brune de la Garonne, bruit sourd du moteur et déjà le ponton Yves Parlier, l’arrêt Stalingrad. Un regard au-dessus de l’épaule et la ville apparaît, resplendissante. Remonter la rue Léonce Motelay jusqu’au jardin botanique. Déposer des livres dans la boîte à livre située dans le hall de l’Université Bastide.

Décembre est là. Jeudi, début du calendrier de l’Avent, au bureau, comme un air de fête. Dépose de friandises dans les pots, échanges à voix basse, rires, projets de Noël, thé fumant, tablettes de chocolat au lait, noir, blanc.

jrnl|sur les trottoirs détrempés

regard du dedans, vie au dehors | le temps enroulé à l’infini et le jour ressemble à la nuit c’est ici que tout commence ou recommence là où l’histoire se dit

[jrnl|temps passé]

Je marche dans la rue. Ce matin, il pleut. J’entends les gouttes chuter sur la toile du parapluie et je tente d’éviter les flaques d’eau dans la nuit profonde. Un frisson parcourt mon corps conscient d’avoir quitté trop tôt la chaleur réconfortante de mon lit. A la lumière des réverbères, la chaussée scintille. Plus tard, sur le trottoir détrempé de la rue Léonce Motelay, de petites feuilles jaunes, brunes forment comme un magma épais.

Soir de concert, rattraper le haut du cours Georges Clémenceau, échanger sur l’ordre des chansons, le piano noir, les passages touchants et l’enthousiasme du public, il était bon ce soir le public, descendre de bout en bout la rue Lafaurie de Monbadon jusqu’à un arrêt du tram D, nous étions trop loin pour courir, le rattraper, les portes se sont refermées, le tram s’est perdu dans l’obscurité, alors décider de marcher jusqu’au prochain arrêt, nous avions le temps, alors profiter de la nuit.

Froid, chaud, buée sur les lunettes. L’homme devant moi, le même qu’hier, prend deux sièges. Bedonnant, poings fermés sur ses jambes courtes, il ferme les yeux, termine sa nuit, bercé par le bruit du tram qui glisse sur les rails. On dépasse l’église Saint-Ferdinand, elle n’est noire, toujours pas ravalée constatera le lendemain L., lorsqu’il m’accompagnera en ville après mon télétravail. Nappes à carreaux, pasta fresca et il tigramisu, un grand classique della casa.

J’ai fouillé dans le tas, lu quelques titres inconnus, des noms d’auteurs encore jamais lus, des noms plus connus aussi, puis une idée, et si j’en déposais dans une autre boîte à livres moins remplie, celle du hall de l’université avenue Abadie, je suis curieuse de constater ceux qui susciteraient un intérêt.

Rouler sur les lignes droites des Landes, les pins défilent. A l’entrée de Saint-Paul-lès-Dax, se souvenir du Mac Donald’s à gauche, après le carrefour, la halte favorite des enfants sur le chemin des Pyrénées, le temps s’est écoulé depuis, ils ne s’en souviennent plus. Traverser une première fois à pied le pont de chemin de fer, vue sur la gare, plus loin, marcher au-dessus de l’Adour sur le pont des Arènes, les contourner et s’engouffrer dans les rues de Dax. Acheter un Pastis landais chez Amélie pour le lendemain matin et des chocolats à la chocolaterie Aliénor à déguster dès le retour chez J, entrer dans le hall de l’hôtel Le Splendid et rentrer.

de la difficulté à dire je

J’ai longtemps pensé que mon quotidien relevait plutôt d’une succession de banalités ennuyeuses, peu importantes aux yeux de tous, et loin d’être vraiment différent des autres, il ne pouvait susciter l’attention de quiconque en dehors du cercle familier. Avais-je tort ? Alors, je me suis mise à lire des blogs de journaux, de carnets, et le plus j’explore cette forme d’écrit, le plus elle suscite mon intérêt, éveille mon envie d’expérimenter ce concept. Se glisser dans des fractions de vie, des travaux et des recherches d’écriture innovants, m’interpelle et je me dis, pourquoi pas moi ? Le désir de pratiquer s’est manifesté par la création d’un blog, mais le « je Â» résiste encore aujourd’hui. J’ai longtemps cru qu’écrire mon présent, évoquer mon passé au « je Â» ne m’appartenait pas, mais le plus j’essaie de l’écarter de ma pratique d’écriture, de trouver des astuces pour le contourner avec l’image par exemple, en postant la « photo du jour Â» sur Instagram, le plus il revient me hanter, me bousculer.