les voyages ne sont jamais les mêmes, pourtant c’est toujours la même force qui me propulse vers cet inconnu
Quitter la chambre 212 pour aborder une journée de route et atteindre Bend en fin d’après-midi. Moins de brume ce matin sur les montagnes qui entourent Boise, la ville s’étale dans la large vallée, respire tout l’espace.


Traverser Boise pour reprendre la Route 20. Le trafic fluide permet de sortir rapidement du centre ville et d’aborder la périphérie où s’enchaînent les feux rouges et les panneaux publicitaires. Ensuite dans la vallée de la Boise River, s’enchaîne un paysage agricole, maïs, blé moissonné, oignons, pommes de terre.





Passer une dernière fois la Snake River et rentrer dans l’état de l’Oregon à Nyssa. Aucun panneau de State Line ici. On commence alors une longue traversée dans le High Desert de l’Oregon qui couvre toute la partie sud-est de l’état.


À Vale, s’arrêter pour marcher un peu, prendre des photos de la ville, croiser quelques résidents, avant de repartir sur une route qui serpente autour de la rivière, entre les différents monts à la végétation brûlée par le soleil. La radio peine à trouver des ondes, ça grésille, ça souffle, ça résiste.





Profiter de ces derniers paysages dans lesquels on imagine des colonnes de migrants avancer pour trouver leur eldorado. Plus loin, après Bend, ce sera la forêt, puis le Pacifique. Le long des différentes rivières, dont la Malheur River, des ranchs, du bétail, quelques cultures dans les vallées. On croise de vieux pickups Ford. À Juntura, on change d’heure pour la dernière fois.



Avant Buchanan, le ciel est voilé. Sur la carte Google, sont signalés des feux de forêt. Rien de probant pour le moment. Passer Burns, Riley. Encore 1h30 de route, c’est tout droit. Bien s’imprégner de ce décor désertique du « High Desert ». Celui qui laisse l’esprit s’égarer dans les contrées lointaines de notre imaginaire. J’aime ce paysage désolé qui cache en lui tous les soupirs, pleurs et cris de ceux qui l’ont traversé un jour dans des conditions extrêmes. Terre ingrate, impitoyable sur laquelle bien des espoirs de vie meilleure se sont évanouis. Aujourd’hui traversée par un long ruban d’asphalte, elle continue de parler à ceux qui savent encore écouter le vent qui la balaye, le soleil qui l’écorche et la neige qui la plonge dans un hiver hypnotique. Herbes hautes, virevoltants, quelques feuillus ont su la dompter pour se faire une place, survivre en se nourrissant de ce qu’elle sait donner.
Brothers, 452 habitants, comme une oasis déposée au milieu de nulle part, traversée dans un souffle. Poursuivre la ligne droite, jusqu’à Bend, 36 miles indique le panneau en bord de route, sans plus rien croiser que quelques voitures, camions ou camping-cars, au compte goutte. On est au cœur de l’Oregon Badlands Wilderness.




S’arrêter sur le bord de la route, Millican, une Gost Town au passé sombre. Achetée, vendue et revendue de nombreuses fois depuis la fin du XIXème siècle. Une poignée d’habitants, une station service, une supérette, une piste en bordure de L’US 20, puis l’assassinat de Bill Mellin en 1988 mis fin à l’existence de cette ville. Il semblerait que depuis une quinzaine d’années, le lieu ait été acheté, un gardien habiterait à côté. Propriété privée est noté sur un panneau attaché au portail en fer d’une maison en mauvais état, à gauche des anciens bâtiments désaffectés. Comme un air de Bagdad Cafe…




Arriver en fin d’après-midi à Bend. Direction Downtown pour manger une glace et prendre le pouls de la ville.






























































































































































































