les voyages ne sont jamais les mêmes, pourtant c’est toujours la même force qui me propulse vers cet inconnu
Incroyables ces bikers. Certains semblent aussi vieux que la marque de leur moto, barbe longue bien taillée, le visage buriné par le soleil, lunettes de soleil stylées, bandana sur la tête, teeshirt Harley sous un sans manche en cuir agrémenté de macarons à l’effigie d’Harley Davidson, bagues en argent, chaîne à la ceinture, jean long sur boots en cuir. Ils marchent dans la rue comme s’ils chevauchaient encore leur moto.
Les machines sont aussi belles les unes que les autres. Elles sont choyées, rutilantes, bien rangées en marche arrière les unes à côté des autres le long de Main Street Deadwood. Le bruit qu’elles émettent est incroyable, rond, même mélodieux. La mécanique bien huilée attire toute notre attention.
On se régale du spectacle et on se prend à rêver de les accompagner dans leur trip, bien calé sur le siège en cuir de la moto, les mains sur les poignées d’où pendent des lanières en cuir, cheveux et teeshirt au vent, le regard pointé sur le bout de la route, le mot liberté au bord des lèvres.
Sur le retour, Sturgis, localité en effervescence. Le 84ème Sturgis Motocycle Rally débute demain pour 10 jours de folie. Après le Harley -Davidson Homecoming que nous avons croisé à Milwaukee, nous baignons dans le monde des bikers made in US.
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On va rester 3 nuits à Rapid City, off Route 20. Chambre 121, avec vue sur la piscine. Ce matin, circuit touristique, direction Mount Rushmore dans les Blacks Hills, Crazy Horse Memorial et la Wildlife Loop Road dans le Custer State Park. Il fait beau et la température est acceptable pour le moment.
La route serpente entre les vallons recouverts par une forêt de pins. Bientôt nous découvrirons les portraits des premiers présidents des USA – Washington, Jefferson, Roosevelt et Lincoln.
Beaucoup de monde déjà au Mount Rushmore. L’arrivée sur le Grand View Terrace se fait par l’Avenue of Flags. On fait le tour du site dans le sens des aiguilles d’une montre, plus facile, car 425 marches nous attendent. La sculpture est impressionnante, règne sur toute la vallée, stoïque, immuable depuis des décennies. Lavée par les pluies d’intempéries, les tempêtes de neige, la morsure du soleil d’été. Elle renferme une part symbolique de l’histoire des USA, veille sur le pays, discrète, sourde au désordre actuel. J’écris ces quelques mots face à eux, en toute humilité, respectueuse du bien et du moins bon de cette aventure qui a construit un peuple fier de son drapeau, de son identité.
Reprendre la route pour rende hommage à Crazy Horse, un grand chef Lakota qui avec Sitting Bull et d’autres ont bercé mon enfance. Se souvenir de tous les westerns vus à la TV noir et blanc dans les années 70.
Poursuivre en traversant une partie du Custer State Park sur la Wildlife Loop Road. Les paysages magnifiques sont un hommage à la nature, à la prairie, aux animaux sauvages. Il a fallu malgré tout forcer la chance pour apercevoir une poignée de bisons.
En rentrant sur Rapid City, s’arrêter sur Main street, prendre des photos des graffiti dans Alley street et dîner au Firehouse Brewing Company.
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Quitter la chambre 119 du motel et se dire que c’était pour le moment le meilleur dans lequel on a dormi, excepté celui d’Otsego Lake dans l’état de New York. Tenu par un américain dont l’origine ne fait pas de doute, l’Inde, il était équipé de tous les accessoires nécessaires à un bon séjour : frigidaire, micro-ondes, table et fer à repasser, sèche cheveux, local à machine à laver et sèche linge, coin BBQ. À la TV, hier soir, des rodéos. Le ton est donné !
Faire le plein d’essence et commencer à rouler avec le Boss à la radio, une belle journée qui s’annonce, même si pour le moment le ciel est brumeux.
Quelques miles, changement d’état. Un casino sur la gauche et le panneau South Dakota sur le bas côté de la route, magnifique, et un peu plus loin celui qui indique l’entrée dans la réserve indienne de Rosebud. Devant, l’immensité de la prairie s’offre au regard avide de ces grands espaces tant de fois rêvés.
Un arrêt à White River dans une petite épicerie locale , The Wig-Wam, pour acheter de quoi se faire un sandwich en prévision de la journée prévue en pleine nature.
Sur la route 44 dont une partie est en travaux, on ne croise aucune voiture, aucune âme humaine. Parfois, sur le bas côté de la route, des boîtes aux lettres accrochées à un poteau en bois, une maison et sa collection de voitures hors d’usage, comme si personne n’avait revendu ces vieilles carcasses avant qu’elles succombent à l’usure du temps.
Rapide traversée de Wanblee. Des 725 âmes, nous en croisons qu’une demi-douzaine à côté de la high school Crazy Horse.
Les Badlands sont toutes proches. On en devine la silhouette au loin. Encore 30 minutes de route. On croise la police tribale dans un pickup noir. Le paysage vallonné offre déjà les premièrs contreforts, traces de cette roche blanche découpée caractéristique des Badlands.
Elles sont là les Badlands. Le vent siffle dans les oreilles, caresse la prairie, cuit la peau, assèche les lèvres. Parfois une petite fleur jaune. S’arrêter sous une chaleur accablante approchant les 40 degrés pour admirer le paysage aux différents viewpoints.
La prairie, ses herbes hautes, celles que les amérindiens effleurent de la paume de la main en tournant sur eux-même, le regard pointé sur l’horizon.
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Quitter la chambre 209 sous un magnifique soleil. Il fait déjà bien chaud. S’arrêter au Walmart, besoin de faire le plein d’eau, 4 heures de route sont programmées jusqu’à Valentine (Nebraska). Rien de spectaculaire à voir ce jour, la route, seulement le défilement du paysage.
Walmart – rayon healthy
Sioux City est maintenant derrière nous. En traversant la Missouri River, c’est l’état du Nebraska qui commence. L’état le moins visité de tous les USA. Aucune connexion disponible pour le moment.
Missouri River
De l’autre côté de la Missouri River, des champs de maïs à perte de vue dans un paysage vallonné. La route monte et descend, sorte de montagnes russes naturelles. Et de temps à autre, la route égrainée de villages de quelques dizaines d’habitants, parfois plus.
Depuis Plainview, les parcelles de céréales ressemblent à des cercles bien alignés les uns à côté des autres. Ici, l’arrosage automatique est de mise. Le climat devient plus sec. Les vitres de la voiture ouvertes pour prendre une photo, un vent chaud s’invite dans l’habitacle, il fait plus de 30 degrés.
Après Ewing, le paysage change en faveur de plaines. Ici, dans ce milieu très rural, le foin a été fauché. La Corn Belt, c’est terminé. Bientôt la prairie, les terres plus arides, les grands espaces.
Entre Newport et Bassett, on a atteint la moitié de l’US Route 20. Autour, des fils électriques en bordure de route, des champs, quelques vaches regroupées dans l’angle de la clôture. Il fait 34 degrés. On peut presque sentir la route se dilater sous le soleil brûlant. Aucun panneau pour indiquer le milieu du parcours comme sur la Route 66. Bien dommage.
Milieu de la Route 20, en toute discrétion…
À Bassett, la route jusqu’à Long Pine est fermée. Détour par le nord, Springview sur la 183 North. On commence à voir un peu plus de bétail.
À quelques dizaines de miles de Valentine, la prairie. A l’horizon des nuages d’orage, l’atmosphère est tendue, la chaleur pesante.
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C’est dimanche, départ un peu plus tardif aujourd’hui. La fenêtre de la chambre 318 donne sur un Burger King. En sortant l’odeur de la viande cuite, déjà. Passer au supermarché. Le Walmart n’est pas très loin. Acheter une petite glacière en solde, y déposer du jambon, du fromage, pour les prochains sandwiches.
Mon bureau au milieu des cornfields du Midwest américain. Carnet de notes, téléphone avec une carte SIM US pour suivre la route, faire la navigation, téléphone 2 pour écrire les textes du blog. Dans l’Iowa, la Route 20 traverse l’état dans sa partie nord. C’est tout droit. Regarder le paysage monotone, se laisser bercer par la radio, des chanteurs et groupes US inconnus en France. Prendre un peu de temps pour écrire quelques notes, s’imprégner du moment, l’esprit s’échappe vers des autres ailleurs, garder un œil en alerte pour prendre des photos, planifier les prochaines étapes, s’arrêter pour visiter des spots repérés durant la préparation du road trip, en ajouter au fur et à mesure. Voyager demande de l’énergie, de la curiosité, du lâcher prise. C’est un état que j’affectionne. Rouler, rouler, rouler dans un espace aux bordures inconnues. Le pare-brise comme écran en Technicolor.
Fort Dodge est le seul stop que nous avons fait ce jour. Une coupure dédiée à l’histoire US de la frontière avec la visite d’un fort reconstitué en souvenir de cette période compliquée de la conquête de l’Ouest.
À 50 minutes de Sioux City, une forte pluie s’abat sur la vaste plaine. Dans la voiture, on ne s’entend plus. Au loin, à l’Ouest, des éclairs. Il est 16h et on se croirait à la tombée de la nuit. La température est tombée de 31 à 22 degrés en quelques minutes.
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Quitter la chambre 230 du motel de Rockford. Une chambre dans son jus, au mobilier vieillot, à la moquette usée, à la peinture défraîchie. Le sommeil a cependant été profond et réparateur.
Traverser Rockford un samedi matin. Peu d’activité. Suivre la Route 20, c’est tout droit avec un léger décroché de deux blocs. La ville semble paisible sous un ciel bleu qui promet une belle journée.
Sortir de la ville de Rockford
On roule maintenant sur une 4 voies, long ruban aux plaques claires entre champs de maïs à perte de vue. Les propriétés agricoles se succèdent les unes après les autres, tracteurs alignés, cours impeccable, maison en bois immense, jardin entretenu avec soin. L’herbe est même tondue autour des champs de maïs situés en bordure de route. Aucune âme en vue. Tout est calme, paisible.
Arrêt à une station service. Sur le parking une demi douzaine de stands – vente d’œufs, vêtements d’enfant, bijoux artisanaux – et derrière, de l’autre côté de la route, un cimetière, des plaques déposées sur une pelouse épaisse.
Traverser le minuscule village de Woodbine, quelques maisons arborées en bordure de route, sur la gauche, un golf.
On rentre dans Elizabeth, 700 habitants. Traversée du village et ces photos qu’on a pas fait et qui nous trottent dans la tête. Visiter un fort construit en 1847, détruit et reconstruit à la fin du XXème siècle. Repartir en franchissant l’Apple River, petit cours d’eau ombragé.
Il y a cet homme sur le bord de la route, légèrement en retrait qui, assis sur un siège en toile, admire le paysage. Contemplatif.
À l’approche de Galena, nous perdons provisoirement les champs de maïs en faveur d’un paysage boisé, plus vallonné. La Mississippi River est toute proche. On se gare à côté de l’US Grant Home. On attend le tour qui devrait bientôt commencer. À côté de nous, une famille de 7 personnes planifie la suite de leur journée.
Maison du président Ulysse Grant à Galena , Illinois
Galena est une charmante petite ville. Plaisir de découvrir la rue principale, succession de magasins nichés dans des bâtiments construits en briquettes rouges.
À Dubuque, on rentre dans la ville après avoir franchi le Mississippi et changé d’état. C’est la deuxième fois qu’on traverse ce fleuve. La première, c’était à Saint-Louis (Missouri), il y a deux ans, lors du road trip Route 66.
Mississippi River
L’Iowa, the heartland of America comme il est nommé, est un défilé de plaines plates et de grands espaces colonisés par des fermes et des champs de maïs.
Pour terminer la journée, un passage obligé pour les fans de Kevin Costner et de baseball, le lieu où a été tourné le film, Field of Dreams (1989), au 28895 Lansing Road à Dyersville.
Le terrain de baseball vue du champ de maïs d’où arrivaient les joueurs… (on ne va pas raconter l’histoire !)
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Quitter la chambre 244. Il fait à peine 20 degrés. Nous prenons l’I-94 pour nous rendre au musée Harley Davidson à Milwaukee, berceau de la fameuse marque de moto.
La toute première Harley Davidson – 1903
Ce musée est magnifique, incroyable ! De la première Harley Davidson en 1903 aux dernières, en passant par celle du facteur, du policier, du soldat et les courses de vitesse… L’esprit Harley règne dans tout l’espace, convivial et passionné. Les bikers sont présents avec leur teeshirt Harley, leur bandana et leur veste en cuir. Sur le parking, ils font vrombir les moteurs, se garent les uns à côté des autres, échangent entre eux leurs expériences.
Ce soir pas vraiment le temps d’écrire un texte plus long. Les jours denses s’enchaînent, les images s’impriment dans ce qui devient un souvenir. Profiter de l’instant présent, sentir et ressentir ce que le voyage implique de rigueur et d’attention.
Milwaukee Art Museum L’intérieur du Milwaukee Art Museum
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Quitter la chambre 415 pour une journée de plein air au Oshkosh EAA AirVenture, le plus grand meeting aérien des États Unis. Le ciel est couvert pour le moment et il fait 20 degrés sur la route.
Un nombre vertigineux de spectateurs est attendu sur plusieurs jours, mais la circulation reste fluide. On est orienté dans un des multiples parkings, placé par un jeune bénévole et un bus attend pour nous conduire à l’entrée de l’aéroport régional Wittman. On y est !
Ça sent le kérosène, le bruit des moteurs tourne dans la tête. Le soleil brûle la peau. Chercher de l’ombre sous une aile d’avion, s’humidifier la nuque. Lever les yeux au ciel et admirer les prouesses des pilotes.
Visite du Boeing C-135 (avion ravitailleur de l’armée)
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Une halte à Chicago. Indispensable !
Arrivée par le sud
Il y a deux ans, elle était le point de départ de notre Route 66. 30 ans que je n’étais pas revenue fouler les rues du downtown. Un bon souvenir. Aujourd’hui, quelques heures passées dans son ambiance dynamique m’a rappelé au combien cette ville compte pour moi. Elle a inscrit des moments importants de ma vie difficiles à oublier. Gratitude.
The L
Aujourd’hui, Chicago se dévoile sous un ciel gris, à la couverture nuageuse peu épaisse.
C’était aussi une pause gourmande. Comment ne pas succomber aux meilleurs ribs de toute l’Amérique !
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Quitter les bords du lac Erié pour rejoindre ceux du lac Michigan à hauteur de Michigan City. La journée pour faire la route.
Ce matin le ciel est dégagé, il fait déjà chaud. La 75 est bouchée sur plusieurs miles, elle rallonge le trajet de pratiquement 50 mn. Alors récupérer une route parallèle jusqu’à Toledo et reprendre à l’Ouest sur la 20. Sur la carte, c’est tout droit jusqu’à la destination de ce jour.
Sortir de la 70…
Le nord de l’Ohio, au bord du nord-est du Midwest, se distingue par un paysage rural. C’est un enchaînement régulier entre champs de maïs, fermes à la pelouse impeccablement tondue. Nous sommes entrés dans la Corn Belt pour un bon nombre de miles.
On aborde déjà l’état de l’Indiana dans sa partie nord. Pas de panneau d’accueil à prendre en photo sur la 20. Dommage.
La route est souvent propice à la méditation. Les paysages traversés invitent aussi au voyage intérieur. Deux routes parallèles se creusent au gré des jours. Il y a aussi ce qu’on laisse derrière nous, la vie quotidienne, ailleurs. Mise à distance, elle reviendra plus tard, incertaine dans sa constance, différente dans son présent. Pour le moment, c’est un monde à part qui nous transporte sur d’autres chemins.
les voyages ne sont jamais les mêmes, pourtant c’est toujours la même force qui me propulse vers cet inconnu
Depuis hier, la TV débat sur President Biden exits presidential race et le fait de endorses Kamala Harris. Commentaires et analyses se succèdent sur CNN, Fox, etc.
Le bulletin météo annonce une journée mitigée. Un peu de pluie en fin d’après-midi.
Chambre 305. Départ pour Henry Ford Museum. Des hectares et des hectares dédiés à cette industrie automobile. À l’intérieur du bâtiment, on chemine entre les voitures présidentielles, les wagons de chemin de fer, les voitures de courses, de la célèbre Ford T aux modèles innovants. C’est aussi tout l’imaginaire de la route avec les motels, les drive-in, les diners, les pompes à essence, les accessoires de voyage – American Express Travelers Cheques , réveil de voyage – leur évolution à travers le temps.
Direction 2514 Lakewood Street. La maison de Marinette la grand-tante de X., aujourd’hui disparue comme la maison. À la place, un espace fermé dans lequel on devine tout et rien à la fois. Le quartier, autrefois un lieu certainement paisible pour vivre a été frappé de plein fouet par la crise de 2013 à Detroit. Ce n’est qu’une succession de maisons délabrées abandonnées à la végétation qui a repris ses droits. Certaines semblent avoir moins souffert, mais c’est une ambiance tendue, un mélange de désespoir et de fatalisme qui règne ici.
2514 Lakewood Street
Direction 22501 Beach Street un quartier de bord de lac. C’était ici la maison de Patti Smith et de son mari, Fred (Sonic) Smith dans les années 80 et début 90. Un ancien manoir.
22501 Beach Street
Rejoindre Detroit, le centre ville, sous la pluie. Manger un hot dog à l’American Coney Island. Pas de route 20 par ici, seulement des highways qui quadrillent la ville comme s’il était important de pouvoir la quitter rapidement. Le downtown regroupe quelques blocs. Marcher dans les rues, peu de monde. Essayer de saisir l’identité de la ville.
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Quitter la chambre numéro 8 pour atteindre Cleveland avant l’ouverture du Rock & Roll Hall of Fame. Il fait beau avec une température pour le moment de 22 degrés. C’est une journée qui devrait nous amener aux portes de Detroit, première entorse à la route 20. Un détour auquel je tiens. Je ne connais pas Detroit. C’est une ville en lien avec la vie de Patti Smith. Il y a eu des moments de gloire et la faillite, une ville devenue souffrance, absence. Pour le moment, nous roulons droit sur Cleveland et c’est une enfilade de villages encore endormis en ce dimanche matin, une succession de feux rouges suspendus au milieu des carrefours et la voiture file.
Cleveland est en vue. L’entrée Nord nous offre une vue délabrée de la ville. Impression de délabrement, d’abandon. Des quartiers délaissés, des âmes se déplaçant vers un futur incertain. Un quotidien de survie.
Puis le centre, son bloc de festivités. Des théâtres aux façades en restauration. Une culture en apnée, un mini Time Square.
Au bord du lac Erié, un bâtiment incroyable, une pyramide d’où s’échappent déjà des sons de rock’n’roll. À l’intérieur, 7 étages dédiés à la musique. Histoire du rock, guitares, costumes de scène, mais aussi les studios pour jouer, pour chanter, un cinéma. Je recherche mes artistes préférés et repère dans cette multitude d’informations, le Boss, Patti Smith, Janis Joplin et d’autres.
Côté Ouest, la ville se déplie dans des quartiers plus résidentiels bien que modestes certainement, plus middle class.
Il y a ce couple devant la réception de l’hôtel, un grand sac poubelle en guise de valise. Étonnant.